Giacinto Scelsi / Edgard Varèse / Hanspeter Kyburz

Hymnos / Ecuatorial / A travers...

Giacinto Scelsi / Edgard Varèse /Hanspeter Kyburz

Archive 2005
Musique
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Giacinto Scelsi
Hymnos pour orgue et orchestre (1963)
Yliam pour chœur de femmes (1964)
Uaxuctum pour sept percussionnistes, timbaliers,
chœur et orchestre (1966)
Edgard Varèse
Ecuatorial (chœur de basses et orchestre) (1934)
Hanspeter Kyburz
A travers pour clarinette et orchestre (1999)
Noesis pour orchestre (2001-2003)
SWR Vokalensemble Stuttgart
(chef de chœur, Marcus Creed)
SWR Sinfonieorchester Baden-Baden – Freiburg
Ernesto Molinari, clarinette
Direction, Sylvain Cambreling
Présentation à Paris : coréalisation Opéra national de Paris,
Festival d’Automne à Paris, en collaboration avec le Südwestrundfunk
Avec le concours de la Fondation de France, de la Sacem et de Pro Helvetia, fondation suisse pour la culture 

Avec le Français Edgard Varèse (1883-1965), l’Italien Giacinto Scelsi (1905-1988) et le Suisse Hanspeter Kyburz (né en 1960) se trouvent réunies en un même programme trois générations d’inlassables et inclassables chercheurs/sondeurs des ressources expressives et énergétiques de la matière sonore. Hymnos, ample et puissante pièce pour un orchestre de quatre-vingt-six musiciens (1963), Yliam, pour chœur de femmes (1964), parente et devancière du Lux Æterna de Ligeti, et Uaxuctum, virtuose partition de 1966 pour orchestre, chœur et ondes Martenot, sont caractéristiques de la maturité de Giacinto Scelsi, et de son travail d’exploration de la « sphéricité » du son. Une exploration qui anticipe moins les trouvailles de la mouvance spectrale qu’elle ne traduit une recherche spirituelle, une quête, dont la voix serait l’un des instruments d’élection, visant à réveiller ce que Marc Texier a appelé la « conscience mystique de la sonorité ». Le méta-langage à l’œuvre dans Yliam, en particulier, constitué de jeux vocaux et phonétiques
visant à produire toutes sortes de sonorités, inscrit la musique de Scelsi dans le prolongement de traditions extra-européennes millénaires, de la mystique des lamas tibétains ou de la tradition védique notamment. Par sa dimension incantatoire, Yliam fait écho à l’Ecuatorial de Varèse (1932-34), dont le texte est une prière tirée du Popol Vuh des Quichés mayas. La densité des textures polyphoniques, le recours aux micro-intervalles, ou encore l’usage des nouvelles technologies (Ecuatorial – à l’origine composé pour le Theremin – comme Uaxuctum font intervenir les ondes Martenot, et Hanspeter Kyburz accorde dans ses œuvres une place centrale à l’expérimentation sur ordinateur) sont d’autres points communs à ces trois figures irréductibles. Au sein de l’œuvre de Kyburz – qui a étudié auprès du compositeur et chef d’orchestre Hans Zender, l’un des principaux artisans de la découverte tardive de Scelsi –, Noesis a valeur d’aboutissement, donnant naissance à une dramaturgie purement musicale. C’est un voyage au bout de l’inouï – ou plutôt à ses sources, renouant avec une pulsation qui est pulsation de vie.

Giacinto Scelsi est né en 1905 à La Spezia. Il est mort à Rome en 1988.
Hanspeter Kyburz est né en 1966 à Lagos (Nigéria) de parents suisses. Il vit et travaille à Berlin.
Edgard Varèse est né en 1883 à Paris, il est mort en 1965 à New York.